Rue d’Aviau, 8’26, Techniques mixtes (photographie, altérations physiques, vidéo, son), 2560x1080 px (3m x 1,29m projeté), Bordeaux



Ma démarche « Rue de ... » propose une réinterprétation de la rue, objet commun de connexion, en la considérant comme une expérience sensible. À travers des techniques mixtes – photographie, altérations physiques, vidéo et son – j’interroge comment la perception de cet espace ordinaire et banal peut évoluer lorsqu’il est déconstruit et recomposé.


Capturée de nuit, à 1h du matin, après l’extinction des lumières, la rue d’Aviau de Bordeaux devient un terrain d’expérimentation. Les 153 photographies originales sont altérées, recapturées et dégradées à travers un processus mêlant cycles numériques et analogiques, révélant les traces, textures et artefacts de cet espace commun.


La recomposition prend forme dans une installation projetée, qui combine :

- une image fixe, sorte de compression temporelle de l’expérience, fruit de la dégradation des 153 images originales;

- une animation au flux variable, où les images se succèdent dans un mouvement perpétuel ;

- une vidéo immersive de 8’26, retraçant une déambulation aller-retour sur 306 mètres ;

- et une réinterprétation sonore, enrichissant, en contrepoint, l’ensemble d’un ostinato auditif.


En contexte d’exposition, les regardeurs deviendront partie intégrante de l’œuvre.

Par leurs mouvements et leur proximité, ils influenceront les paramètres du composite (vitesse de l’animation, opacité...), rendant l’expérience collective, unique et évolutive. Le support de projection, envisagé en matériaux semi-transparents, permettrait un utilisation à 360° autour de la production, accentuant sa profondeur et l’immersion. Cette interaction transforme l’installation en un organisme vivant, où chaque visiteur contribue à lui donner forme.

J'invite à voir la rue non plus comme un simple espace utilitaire, mais comme une surface en résonance, mouvante, vivante et porteuse de considération nouvelle envers le lieu commun. Dans sa mise en tension, l’artefact devient un lien plastique, révélant les strates invisibles du réel à travers l’interaction et l’interconnexion.